C’est à l’occasion de la Journée mondiale des océans, le 8 juin, que le ministre sénégalais de la Pêche,Alioune Ndoye, l’a annoncé : son pays rejette les demandes de licences de 52 nouveaux navires de pêche industrielle étrangers.
Selon Greenpeace Afrique, parmi les 52 navires concernés, certains étaient déjà impliqués dans des activités de pêche Illégale, Non déclarée et Non réglementée (INN).
Cette décision du Sénégal fait suite à des semaines de mobilisation qui ont culminé le week-end dernier, lors d’une série de manifestations dans huit sites à travers le pays
« Des centaines de pêcheurs artisanaux, de femmes transformatrices de poisson et de bénévoles d’ONG ont porté des masques rouges contre le pillage de leur océan, avec des messages : “Non aux licences illégales”, “Protégeons nos ressources” , “Protégeons nos océans” », explique l’ONG.
« Ce jour marque une étape importante dans la lutte pour la justice économique et environnementale en Afrique de l’Ouest » , précise le Dr Ibrahima Cisse, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique. « L’industrie multinationale de la pêche a essayé de profiter des restrictions et fermetures occasionnées par la pandémie du COVID19 pour accroître l’exploitation des ressources, mais cette tentative a été contrée par une coalition efficace des acteurs de la pêche et de la société civile. La décision du ministre Ndoye contribue à assurer la subsistance des communautés côtières et donne une chance à l’océan de se régénérer, après une décennie où l’industrie de la pêche industrielle avait menacé d’épuiser nos stocks de poissons. En plus de l’engagement historique du gouvernement sénégalais de se joindre à l’initiative menée par le Royaume-Uni pour protéger 30 % des océans du monde d’ici 2030, pour laquelle Greenpeace fait campagne depuis 2002, il est probable que nous naviguons enfin dans la bonne direction », a conclu Dr. Cissé.
Greenpeace Afrique ajoute qu’elle continuera à faire campagne pour plus de transparence dans le secteur de la pêche, et pour la fermeture des usines illégales de farine et d’huile de poisson du pays afin de soutenir les communautés locales et protéger la vie marine.
(Photo Greenpeace Afrique)