Le bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a organisé une conférence de presse le 4 octobre 2024 à Yaoundé, pour planter le décor de la troisième session conjointe du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et d’experts (CIE) de l’Afrique centrale et de l’Est. L’évènement prévu du 15 au 18 octobre prochain se tient sous le thème : « Mise en œuvre rapide des solutions de recherche et d’innovation pour accélérer la diversification économique en Afrique centrale et de l’Est ». Lors de sa prise de parole, le directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA, Dr. Jean-Luc Mastaki, a salué la collaboration avec la presse et souhaite la renforcer. Il est revenu sur le rôle « indispensable » des médias pour disséminer les grandes recommandations qui seront prises lors de cet évènement considéré selon lui comme « une sorte d’assemblée générale de la CEA ».
En convoquant la problématique transversale de la recherche qui a été adressée depuis le Plan de Lagos en avril 1980, le chef de section des initiatives sous-régionales au bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale, Dr. Adama Ekberg Coulibaly, a indiqué que « l’innovation est le résultat d’un processus planifié en amont ». L’enjeu, à son avis, c’est que les discussions puissent donner des orientations claires pour passer à des économies impulsées par l’innovation. « En Afrique centrale, on produit très peu de brevets, mais on consomme les brevets venant d’ailleurs », reconnaît Dr. Adama. Pour donner plus de visibilité aux domaines de la recherche-innovation, il serait important de promouvoir l’adoption des technologies vertes, renforcer la gouvernance, la coordination et la mise en place des politiques communautaires de recherche et d’innovation, créer un environnement propice à l’innovation, s’investir dans la recherche-innovation pour mettre sur le marché de la sous-région des produits innovants, financer la recherche pour concrétiser nos stratégies et plans.
L’urgence de contribuer à la réalisation de l’ODD 9
En marge du CIE, la CEA a publié un rapport qui recommande entre autres de : renforcer la protection et la commercialisation de la propriété intellectuelle, favoriser les collaborations régionales et internationales (en établissant des programmes de recherche conjoints, en facilitant la mobilité des chercheurs et en développant des partenariats avec des centres d’innovation de classe mondiale) et développer les compétences en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM). Le rapport qui sera présenté lors des travaux de Yaoundé réitère la nécessité d’appliquer la recommandation de l’Union africaine qui préconise aux Etats d’allouer 1% de leur PIB aux sciences.
La stratégie décennale pour la science, la technologie et l’innovation pour l’Afrique (STIS-2024) sera également sous les feux des projecteurs, dans la mesure où elle invite les pays à passer à l’action pour accélérer le passage vers des économies impulsées par l’innovation. L’autre défi de la CEA est de contribuer à la réalisation de l’ODD 9 du programme 2030 des Nations Unies, à savoir : « bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation.