La publication « L’État du foncier dans la région du Mékong » vient de paraître. Cette étude scientifique en partie mise en œuvre par le Gret tire la sonnette d’alarme quant au besoin de changements en termes de politiques et de pratiques foncières dans la région (Cambodge, Laos, Myanmar, Thaïlande et Vietnam).
C’est la première publication de ce genre qui traite de la région du Mékong dans sa globalité. « L’État du foncier dans la région du Mékong » est une étude scientifique qui apporte des données et des informations à la fois quantitatives et qualitatives concernant l’état actuel des ressources foncières dans la région du Mékong. Elle s’intéresse également à la répartition sociale de ces ressources et aux problématiques de gouvernances qui en découlent.
L’étude a été coproduite par le centre pour le développement et l’environnement (CDE) de l’Université de Bern et le projet de gouvernance foncière de la région du Mékong (MRLG). Elle a été mise en œuvre par le Gret et Land Equity International (LEI), et financée par les coopérations suisse, allemande et luxembourgeoise.
Contextuellement, la région du Mékong est une aire géographique en plea de 60 % de sa population vit dans les zones rurales, et la grande majorité de ces personnes travaillent dans l'agriculture.
En raison de la croissance rapide de l’agriculture, la région du Mékong est devenue un centre mondial de production et de commerce pour les produits agricoles tels que le caoutchouc, le riz, le manioc, le bois, la canne à sucre et l'huile de palme. Entre 1996 et 2015, dans la région du Mékong, les surfaces cultivées ont augmenté de 20 %, soit environ 9 millions d’hectares. La majeure partie de cette expansion s'est effectuée au détriment des forêts.
Bien que les flux accélérés d'investissements directs étrangers et le commerce des produits agricoles commerciaux aient contribué à la croissance économique, les résultats ont été très inégalement répartis : les bénéfices ont largement profité aux élites urbaines, tandis que les coûts ont surtout été supportés par les populations rurales pauvres.
De grandes plantations agro-industrielles se sont développées sur des terres occupées par les communautés, mais sur lesquelles leurs droits fonciers n’étaient ni formalisés ni reconnus. Dans l’ensemble, les relations foncières rurales ont fondamentalement changé, amplifiant une forme d’insécurité foncière.
Selon Ivo Sieber, ambassadeur de Suisse en Thaïlande : « Ce rapport (…) est la première publication de ce type dans cette région, et constitue un atout inestimable pour les donateurs, les organisations de développement et les organismes gouvernementaux alors que nous travaillons ensemble pour la réalisation des objectifs de développement durable au titre de l'Agenda 2030. En particulier, il fournit une base solide d'information et d'analyse pour répondre aux besoins des petits exploitants agricoles et des communautés rurales qui se heurtent aux défis complexes auxquels ils sont confrontés aujourd'hui. La Suisse reconnaît le rôle essentiel que joue la terre dans le développement de la région du Mékong. Nous sommes fiers de contribuer à l'identification et à l'analyse des questions clés qui tournent autour des terres dans le rapport sur l'état du foncier dans la région du Mékong. »
Consulter (en anglais) : l'intégralité de la publication (format pdf) - Format liseuse (Issuu) - La synthèse - Le diaporama photo
Voir aussi : synthèse de la publication en vietnamien - en thaïlandais - en birman - en khmer
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