Sénégal, à l’instar de nombreux autres pays africains est confronté à la problématique des déchets qui occasionnent des problèmes sanitaires et environnementaux énormes. 2.000.000 de tonnes de déchets sont produits par an au Sénégal et à peine 30% sont recyclés pour un manque à gagner de plus de 80 milliards de FCFA.
L’absence d’une politique claire et exprimée par les autorités publiques, le manque de moyens des pouvoirs locaux, le manque de sensibilisation des populations sur cette question, ainsi que leur faible implication sont les principaux facteurs qui expliquent les échecs notés dans l’élaboration et la mise en œuvre des actions entreprises dans ce secteur.
Pour corriger tous ces manquements et apporter une solution efficace dans la gestion des déchets, il est important de réinventer une nouvelle stratégie de gestion dans le traitement des déchets, adaptée au contexte. C’est dans cette perspective que le projet Eco-tri est né. Initié par deux étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis, il propose la création d’une société de récupération et de commercialisation des déchets, avec un modèle axé sur l’implication des populations et la vulgarisation du système tri à la base.
Le projet cible prioritairement les universités publiques en raison de son besoin exprimé en matière de traitement de déchets, et de sa disponibilité en termes de matière première valorisables. Ce sont des milliers de tonnes de déchets qui sont produites par les millions d’étudiants résident dans les universités publiques du Sénégal. A Gaston Berger de Saint-Louis par exemple, les services en charge sont contraintes d’incinérer puis d’enfouir les déchets dans le sol, à l’intérieur même du campus, avec tous les risques sanitaires et environnementaux que cela comportent.
Grâce au projet Eco-tri, ces problèmes trouvent ensemble une solution puisque tous les étudiants sont formés au tri à la base et sensibilisés à la problématique des déchets. Le campus est bien équipé en poubelles pour leur facilité le tri de leurs propres déchets. Ces déchets, une fois triés à la base, sont collectés et stockés dans un centre de tri, localisé à l’intérieur du campus, puis commercialisés au niveau des industries de recyclage. C’est une manière simple de résoudre la problématique des déchets dans les universités publiques et de répondre conjointement à la demande des industries de recyclage qui peinent à trouver de la matière première en qualité et quantité suffisante. Il s’agit de mettre les universités au cœur du processus vers la transition d’une économie circulaire et d’un modèle efficace de traitement des déchets.
Au-delà, le projet contribue à une meilleure citoyenneté verte, une parfaite implication des populations et une meilleure coordination des actions des pouvoirs politiques et de la société civile.
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