Sous-espèce végétale de la famille des fabaceae, le niébé (cornille, dolique à œil noir, dolique mongette, dolique asperge, haricot asperge, haricot indigène, pois à vache…) est développé et valorisé par le gouvernement camerounais, à travers son bras séculier qu’est l’Institut de Recherche Agronomique pour le Développement (IRAD).
En effet, l’IRAD œuvre davantage à la multiplication les champs semenciers de cette culture, à l’instar de bien d’autres, sur l’étendue du territoire national.
Dans le site de Soukoundou (sur la route de Guider, région du Nord), par exemple, il est expérimenté le Lori, le Feekem et le BR1. À l’Antenne de Béré (dans le Mayo-Rey), le BR1et le B121 sont en cours de maturation. La ferme de Guiring (dans la région de l’Extrême-Nord) développe des hectares du dolique à l’œil noir. Le site d’expérimentation des semences pré-base de la localité de Djalingo (Garoua, nord-Cameroun) constitue aussi un grand centre de production du niébé. Et la liste des champs semenciers de l’IRAD développant le cornille est loin d’être exhaustive.
Bien plus, dans ces sites, pour assurer une agriculture durable, les semences mises à la disposition du monde rural sont sans cesse améliorées.
Appelé aussi haricot magique, la plante des climats chauds consommée généralement sous forme de mets appelé le ‘’Koki’’ (gâteau de haricot aux jeunes feuilles de macabo), de sauce d’arachide à base de ses feuilles, de salade de haricot (niébé) ou de haricots (niébé) à la tomate présente, d’après les nutritionnistes, de qualités nutritives inestimables.
Il contient la quasi-totalité des vitamines (A, B1, B2, B3, B5, B6, C) et minéraux essentiels. Et très riche en protéines (entre 20 et 30%), la consommation du niébé aide à lutter contre la malnutrition.
Bien plus, son acide folique est d’une importance chez les femmes grosses, car il préserve contre la malformation du nouveau-né. C’est également une excellente source d’antioxydants pour l’organisme.
En plus des graines et feuilles destinées à l’alimentation humaine, le niébé fournit un fourrage de qualité pour le bétail, pour une viande de qualité.
C’est visiblement à raison si Christian Fatokun, un producteur de niébé à l’Institut international d’agriculture tropical (IITA), déclarait lors de la 5è Conférence mondiale de la recherche sur le niébé à Dakar (Sénégal) en 2010 : «Il est difficile d’imaginer une culture plus parfaite, en particulier pour l’Afrique, où la production alimentaire traîne derrière la croissance démographique, la demande de produits de l’élevage est en plein essor, et le changement climatique apporte de nouvelles tensions aux conditions de croissance déjà difficiles».
Afin que nul n’en ignore, les chercheurs de l’IRAD précisent que le cycle de maturation de cette légumineuse est précoce (80 à 85 jours). Et pour un hectare cultivé, on est sûr de récolter 1 à 2 tonnes de graines de la spéculation.
D’après les experts, le niébé de l’Institut de référence dans la sous-région Afrique centrale présente une bonne résilience face aux insectes et maladies telles que le CABMV (Cowpea aphid-borne mosaic virus).
Pour un résultat optimal à terme, au moment de la mise en terre des semences, les chercheurs recommandent des écartements de 80 cm x 25 cm (démarige à 1 plant par poquet et 80 cm x 50 cm (démariage à 2 plants par poquet).
Cette culture fait partie des multiples semences améliorées de base de l’IRAD mise à la disposition du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER), de l’agriculture familiale, des organisations paysannes (GIC), des sociétés de développement agro-industrielles… à travers le pays.
En rappel, l’institut sous l’égide du Dr. Noé Woin est chargé de conduire des activités de recherche axées sur la promotion du développement agricole au Cameroun, dans les domaines que sont les productions végétale, animale, halieutique, forestière et environnementale, ainsi que des technologies agro-alimentaires et agro-industrielles.