Le transport maritime est un des secteurs les plus polluants, et pourtant le nombre de bateaux ne cesse d’augmenter. En 2017 une étude a montré qu’un seul cargo pollue plus qu’un million de voitures. Ces données alarmantes ont mené une start-up à se mobiliser pour attaquer ce problème et d’apporter des réponses innovantes. Airseas, la start-up toulousaine à l’origine de cette idée, a travaillé en collaboration d’anciens ingénieurs d’Airbus. Le projet a également reçu le soutien de l’ADEM (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie), dans le cadre de son programme " navires du futur".
L’originalité de cette idée repose sur l’utilisation du vent, inspirée du kite-surf, comme vecteur d’amélioration technique et organisationnelle pour le transport maritime des gros navires. La start-up Airseas a développé, avec l’expertise d’Airbus, un projet d’aile géante qui permet de tracter les cargos et tankers. Du point de vue technologique, l’aile volante fonctionne comme un système de traction auxiliaire autonome. Elle est totalement automatisée et s’adapte seule aux conditions météorologiques. Afin de permettre aux équipages de s’approprier aisément ce système, l’aile volante sera dotée d’un système d’aide à la gestion de mission, permettant d’indiquer notamment les périodes auxquelles le système peut être utilisé. L’optimisation des performances du navire et sa sécurité sont deux objectifs majeurs pour la start-up à la base du projet.
Ce système sera susceptible de générer plus de 20% d’économies de carburant et de réduire d’autant les émissions gazeuses polluantes. La start-up annonce que le système permettrait de réaliser des économies de 1 à 2 millions de dollars, sur les coûts opérationnels par navire. Dans un contexte où le transport maritime représente 90% des échanges mondiaux, ce projet permettrait une réduction significative des émissions de Co2 et une avancée importante dans la protections des mers.
L’aile géante devrait être mise sur le marché dès 2019. Le système est actuellement en cours d’expérimentation sur les navires d’Airbus. Les ingénieurs du projet travaillent sur l’expérimentation de modèles de tailles différentes, avec certains prototypes de SeaWing d’une surface de 500 mètres carrés, et d’autres plus massifs d’une surface de 1000 mètres carré. Dans les cinq années à venir, la start-up entend produire en France plus d’une centaine d’unités par an. A l’horizon 2030, les développeurs espèrent que le système SeaWing sera employé sur 15% des navires d’une taille d’au moins 100 mètres.
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