Par Catherine Laflamme, étudiante à la maîtrise en environnement - cheminement gestion de l’environnement et politique appliquée à l’Université de Sherbrooke
Le Cégep de Sainte-Foy, dans la région de la Capitale-Nationale, s’est voulu particulièrement entreprenant avec la mise en place d’une érablière sur le campus pour contrer les îlots de chaleur urbains, un phénomène accentué par les changements climatiques.
Étant situé près de l’autoroute Robert-Bourassa, l’établissement a très peu de verdure adjacente, ce qui crée des îlots de chaleur durant les périodes les plus ardentes de l’année. Les îlots de chaleur représentent des zones urbaines qui connaissent des températures observables plus élevées que les zones rurales qui se trouvent à proximité. [1] Dans le but de contrer cette problématique, l’institution ainsi que ses étudiant(e)s ont bénévolement planté des érables pour en arriver à un total de 330 sur le campus. [2]
En 2017, un autre projet semblable était en cours. Une haie arbustive a été plantée entre l’autoroute et l’édifice qui se trouve à proximité de celle-ci dans le but de rendre l’environnement extérieur plus vivant et plus vivable, tout en permettant la diminution de la pollution environnante. [3]
Le Cégep de Sainte-Foy s’est donc attaqué à la réduction des îlots de chaleur puisqu’il a été démontré que la présence d’arbres et de couvert végétal permet de résorber et limiter le relâchement de la chaleur, tout en créant des espaces ombragés dans une zone urbaine donnée. [4] Effectivement, selon l’Institut national de santé publique du Québec, un arbre mature ayant une bonne densité de feuillage pourrait permettre jusqu’à 60 % de l’absorption du rayonnement solaire. [5]
Les efforts du Cégep de Sainte-Foy en matière de verdissement lui ont valu une mention spéciale, en plus de l’obtention du niveau « Excellence » de la certification Cégep Vert du Québec, décernée par ENvironnement JEUnesse. Concrètement, cette reconnaissance signifie notamment que l’établissement a un plan d’action à long terme qui tient compte du bien-être environnemental, social et économique de la communauté collégiale.
Les îlots de chaleur sont présents principalement dans les milieux urbains où il y a une faible concentration de végétation et où l’existence de matériaux tels que le ciment et l’asphalte est omniprésente. [6] D’ailleurs, les termes « îlots de chaleur urbains » sont définis comme « la différence de température observée entre les milieux urbains et les zones rurales [7] », tel que mentionné précédemment. La conception des villes combinée à l’étalement urbain provoque une augmentation du niveau d’intensité de chaleur dans ces zones.
Ce problème est d’autant plus accentué avec le réchauffement climatique, étant donné que les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes. Les îlots de chaleur sont problématiques tant sur le plan de la santé humaine que sur le plan environnemental. Le phénomène est responsable de certains cas de mortalité lors des vagues de chaleur et participent à la formation de smog, puisqu’il existe une interaction entre les composés organiques volatiles qui se trouvent dans l’air, les oxydes d’azote, la chaleur ainsi que le soleil. [8]
[1] Rigenbach, Nicolas, Bilan radiatif et flux de chaleur en climatologie urbaine : mesures, modélisation, et validation sur Strasbourg, Université Louis Pasteur Strasbourg I, 2004, 6.
[2] ENvironnement JEUnesse, consulté le 12/09/2018, URL https://enjeu.qc.ca/30-cegeps-de-plus-en-plus-verts/
[3] Cégep de Sainte-Foy, consulté le 12/09/2018, URL https://www.cegep-ste-foy.qc.ca/actualites/detail-de-communique/?tx_ttnews%5Btt_news%5D=2482&cHash=8c195a2f6b937e894dc8726953055b22
[4] Gouvernement du Canada, Mesures visant la réduction de l’effet d’îlot de chaleur urbain dans Rosemont–La Petite-Patrie, 2014, consulté le 12/09/2018, URL https://www.nrcan.gc.ca/sites/www.nrcan.gc.ca/files/earthsciences/pdf/mun/pdf/13-0616-Rosemont%20Case%20Study_f.pdf
[5] Institut national de santé publique du Québec, Mesure de luttes aux îlots de chaleur urbains, 2009, consulté le 12/09/2018, URL https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/988_MesuresIlotsChaleur.pdf
[6] Filiatreault, Ysabelle, Changements climatiques et îlots de chaleur : indicateurs de performance pour les mesures d’adaptation, M.A. Université de Sherbrooke, 2015, 1, consulté le 12/09/2018, URL https://www.usherbrooke.ca/environnement/fileadmin/sites/environnement/documents/Essais_2015/Filiatreault_Ysabelle_MEnv_2015.pdf
[7] Institut national de santé publique du Québec, Mesure de luttes aux îlots de chaleur urbains, 2009, consulté le 12/09/2018, URL https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/988_MesuresIlotsChaleur.pdf
[8] Conseil régional de l’environnement de Montréal, consulté le 12/09/2018, URL http://cremtl.qc.ca/publication/entrevues/2007/les-ilots-chaleur-urbains-rechauffement-climatique-pollution
ENvironnement JEUnesse, consulté le 12/09/2018, URL https://enjeu.qc.ca/programmes-de-certification/cegep-vert-du-quebec/
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
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