Comment la faune se porte-t-elle au Canada ? Mal, indique un rapport sur la biodiversité réalisé par l’organisme de conservation WWF-Canada. Parmi les espèces les plus en déclin au Québec, on note entre autres le béluga du Saint-Laurent, le caribou toundrique et la petite chauve-souris brune.
Parmi la centaine d’espèces de mammifères étudiées par WWF-Canada, 54% étaient en déclin par rapport à 1970. On y retrouve plusieurs espèces emblématiques, comme le caribou toundrique, dont certaines populations ont décliné de 90% au pays.
«Le rapport a confirmé que le caribou toundrique ne va pas bien du tout et au Québec, c’est particulièrement le cas de la harde de la rivière George (Nord-du-Québec), précise Sophie Paradis, directrice pour le Québec, WWF-Canada. Les changements climatiques, entre autres, les affectent énormément.»
Le béluga du Saint-Laurent continue également de vivre des années noires. Alors qu’on en comptait autrefois plusieurs milliers dans l’estuaire du Saint-Laurent, les bélugas sont devenus rares à la fin des années 1970, après des décennies de chasse intensive. En 1980, on estimait la population à 1000 individus et en 2012, à 900. Il a été inclus dans les espèces en voie de disparition l’an dernier.
On risque aussi de voir disparaître la petite chauve-souris brune qui a une grande importance écologique en tant que prédateur d’insectes nocturnes. En plus de souffrir de la destruction de son habitat, elle fait face au syndrome du nez blanc. Cette maladie, qui se manifeste par le développement de champignons sur le museau, amène les chauves-souris à sortir trop tôt de leur hibernation et les pousse au bout de leurs réserves d’eau, de gras et d’électrolytes. Le syndrome du nez blanc a anéanti 94% des petites chauves-souris brunes en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et au Québec. L'animal a été ajouté d’urgence sur la liste des espèces menacées en 2014.
Le rapport souligne aussi que 51% des espèces de poissons, 48% des oiseaux et 50% des reptiles et amphibiens étudiés ont connu un déclin.
«Au Québec, on pense entre autres à la rainette faux-grillon, une petite grenouille dont la population a grandement décliné en raison de l’étalement urbain», affirme Sophie Paradis.
Parmi les autres grands coupables, on note la mortalité routière et la pollution.
«Il y a des comités de rétablissement pour toutes ces espèces menacées qui font souvent les manchettes, mais les efforts ne portent pas leurs fruits, affirme Sophie Paradis. Nous devons prendre de nouvelles mesures pour protéger notre biodiversité, parce que nous sommes rendus au pied du mur.»
Pour rédiger ce rapport, WWF-Canada a travaillé pendant un an avec des scientifiques de différentes universités canadiennes et avec des initiatives de science citoyenne pour collecter des données.
Source: Québec Science
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