Imaginez que vous soyez coincé avec un petit groupe de personnes sur une petite île au milieu du Pacifique. L’île est dotée de tout ce dont vous avez besoin pour survivre : des fruits, du poisson, des animaux sauvages pour la chasse, de l’eau douce, du bois de chauffage et du bois d’œuvre grâce auquel vous pourrez vous construire un abri et peut-être même un moyen de vous échapper. En supposant que vous disposiez des outils nécessaires, imaginons que vous commenciez à cultiver un potager pour votre subsistance.
Les ressources naturelles de l’île semblent illimitées mais avec le temps, vous et votre communauté croissante avez besoin de plus en plus de bois de chauffage, de bois d’œuvre, d’animaux à chasser et un espace plus grand pour votre potager. Vous faites face à des périodes sèches, vos ressources en eau se renouvellent moins rapidement et les ressources d'eau souterraine s’assèchent. Les forêts meurent peu à peu.
Ce que vous faites est commandé par vos besoins et non pas par la capacité de l’île de vous fournir en biens et en services. Son exploitation constante perturbe l’intégrité des écosystèmes, la rendant ainsi de moins en moins à même de répondre à vos besoins. Et c’est là que les ennuis commencent.
L’histoire de cette île est une métaphore pour notre planète aujourd’hui.
« Un nombre croissant d’hommes réclament plus d’espaces et une plus grande part de ressources alors qu’elles sont en diminution. Evidemment, cela n’est pas viable. Nous nous dirigeons comme des somnambules vers un monde dans lequel ce dont nous avons besoin pour survivre est disponible en quantité limitée. », affirme le chef de l’ONU Environnement Erik Solheim.
L’eau, la nourriture et le bois d’œuvre sont renouvelables, mais ces ressources dépendent d’écosystèmes sains. Une écosphère exploitée n’est pas capable de fournir autant de bénéfices.
Avec une population humaine grandissante et prête à atteindre 9,7 milliards à l’horizon 2050, et des revenus augmentant rapidement dans les pays en développement, les perspectives d’une réduction de la consommation semblent compromises. Ces vingt dernières années, le nombre des consommateurs à revenu intermédiaire a été multiplié par deux pour atteindre 2,4 milliards. Leur appétit sans précédent pour certains bien de consommation fait peser une charge encore plus lourde sur les ressources naturelles de la planète.
« Nous exploitons certains services d'approvisionnement rendus par les écosystèmes comme la nourriture, le bois, l’eau douce de systèmes naturels. Nous bénéficions de services de régulations comme la régulation des inondations ou des espèces envahissantes. Nous profitons de services culturels sous des formes esthétiques, pour notre loisir et même spirituelle. En retour nous produisons de la pollution, des déchets, nous dégradons les sols, nous menons les espèces vers leur extinction et participons à la destruction des écosystèmes. Cela n’est pas viable, affirme l’expert des écosystèmes de l’ONU Environnement, Niklas Hagelberg. »
Il faut que nous trouvions un équilibre entre nos besoins et ce que la planète est capable de fournir. La bonne nouvelle est que les dernières recherches peuvent nous aider à trouver des solutions. Nous disposons de cadre puissants favorisant l’action sous la forme du programme pour le développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris, parmi d’autres accords internationaux.
Communiqué du PNUE (977 hits)