Par Yoan PAILLET
Sur la base d’une enquête nationale, nous avons analysé douze réseaux de suivi forestier et/ou de biodiversité en France métropolitaine en utilisant le cadre conceptuel des Variables Essentielles de Biodiversité (EBV). De manière évidente, les stratégies d’échantillonnage adoptées par chaque réseau identifié correspondent à leurs objectifs propres. Seul l’inventaire forestier national est véritablement représentatif de la forêt française. L’emprise taxonomique de chaque réseau est souvent limitée à un seul taxon, la plupart relevant tout ou partie de la flore vasculaire (notamment les essences d’arbres et arbustes) et peu relèvent d’autres groupes taxonomiques (e.g. lichens, micro- et macrofaune du sol). L’analyse au travers des EBV révèle que la diversité génétique est la moins bien couverte. Les autres composantes de biodiversité sont mieux représentées, notamment celles à l’échelle de la communauté et dans une moindre mesure, les traits des espèces. Par ailleurs, les réseaux qui disposent de données dendrométriques permettent de dériver plus de 40 % d’EBV, notamment l’inventaire forestier national, mais ces résultats sont à relativiser par rapport aux précédentes analyses. En effet, si les réseaux intégrant des mesures dendrométriques sont performants, ils ne permettent logiquement de dériver que des variables pour les taxons échantillonnés (arbres et parfois la flore au sol). En perspective, nous présentons deux réseaux à l’étranger dont l’approche nous paraît assez exemplaire. Des éléments de comparaison de coûts sont également abordés et des pistes de réflexion autour de la mise en place d’un suivi national de la biodiversité forestière sont émises.
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