Une découverte alarmante
Les chercheurs des universités de Bristol et Oxford, travaillant sur le Navire de recherche royal (RRS, Royal Research Ship) «James Cook» au milieu de l'Atlantique et dans le sud-ouest de l'océan Indien ont décelé la présence de microsphères dans des bernard-l'hermite, des homards et des holoturies (ou concombres de mer), à des profondeurs entre 300m et 1 800m. Au total, 9 organismes ont été étudiés et des micro-plastiques ont été découverts dans 6 d'entre eux. C'est la première fois que l'on voit des micro-plastiques ingérés par des animaux à une telle profondeur.
Les micro-plastiques sont généralement définis comme des particules inférieures à 5mm de longueur et incluent les microfibres analysées dans l'étude et les microsphères utilisées en cosmétiques (comme le dentifrice et le gel douche). Le polyester, le polypropylène, la viscose, le nylon et l'acrylique font partie des plastiques découverts dans des animaux des fonds marins dans le cadre de cette étude. Les micro-plastiques sont plus ou moins de la même taille que la «neige marine», la douche de matière organique qui tombe des eaux supérieures dans les profondeurs océaniques et dont s'alimentent les nombreuses créatures peuplant ces fonds.
Le professeur Laura Robinson de la faculté des sciences de la Terre de Bristol a commenté: «Le résultat m'a surpris et m'a rappelé que la pollution par le plastique a véritablement atteint les fonds de la Terre.»
«L'objectif principal de l'expédition de recherche consistait à collecter des micro-plastiques issus de sédiments du fond océanique; nous en avons découvert beaucoup», affirmait l'auteur principal de l'étude, le Dr Michelle Taylor de l'université d'Oxford. «Étant donné que les animaux interagissent avec ce sédiment, soit en y vivant, soit en le consommant, nous avons décidé de les examiner pour y trouver des preuves d'ingestion. Ce qui est particulièrement alarmant c'est que ces micro-plastiques étaient présents dans les fonds océaniques, et non en zones côtières, à des milliers de kilomètres des sources de pollution terrestre.»...
Source : CORDIS
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