La Tour du Valat est un centre de recherche dédié à la conservation des zones humides en Méditerranée. Son directeur fait le point sur les enjeux de ces zones vitales pour l’homme mais mises en danger par l’homme.

Quels sont les services rendus par les zones humides ?

En jouant à la fois un rôle de tampon et de filtre, les zones humides font partie des milieux les plus utiles à l’homme.
Les zones humides servent d’éponge en écrêtant les crues, en servant de « réservoir » lors des périodes de sécheresse l’été. Elles font également office de « filtre » et possèdent une réelle capacité épuratoire des eaux polluées.
Un milieu très utile donc, mais aussi le plus menacé par l’homme, et c’est là tout le paradoxe.

En quoi sont elles en danger ?

En France, 64 % des zones humides ont disparu depuis la fin du 19eme siècle. En Méditerranée, elles subissent une pression très forte : les zones littorales sont parmi les plus peuplées. En outre, l’eau étant rare dans cette région, les zones humides sont très convoitées, de nombreux acteurs considérant que l’eau qu’elles contiennent est perdue pour tout usage par l’homme. Or, il est démontré que les zones humides sont au contraire indispensable à une gestion durable de la ressource en eau.
Cette relation entre les hommes et les zones humides a toujours été complexe, entre attraction et répulsion. Historiquement, ce milieu fertile où bouillonne la vie, était aussi celui où prolifèrent les maladies et cette image négative est encore tenace dans de nombreuses régions de globe.

Quel rôle jouent ces zones dans la lutte contre le réchauffement climatique ?

Ces zones humides sont de réels "amortisseurs climatiques". Elles permettent de réguler le climat, notamment en stockant du carbone. Elles peuvent aussi naturellement atténuer les effets des dérèglements du climat en offrant une protection contre les tempêtes, en régulant les crues et les sécheresses. L’adaptation se fera sans doute mieux grâce à ces zones qu’avec des réponses techniques, qui s’avèrent souvent peu efficaces et coûteuses.

Source : Ministère