Les récifs coralliens, des écosystèmes diversifiés dont on dit souvent
qu'ils sont comme des "forêts tropicales de la mer", souffrent des
effets de l'activité humaine, et le pronostic n'est pas bon. Une
nouvelle étude menée par l'Institut Max Planck de microbiologie marine
en Allemagne a constaté que l'industrialisation, la déforestation et
l'agriculture intensive dans les zones côtières perturbent les
conditions de vie du milieu sous-marin. Les résultats montrent que
l'appauvrissement en oxygène et l'acidification de l'environnement
déclenchent une réaction en chaîne qui aboutit à la mort du corail.
Les récifs coralliens se trouvent dans les zones côtières tropicales
peu profondes, des deux côtés de l'équateur. Il faut des centaines de
milliers d'années pour que les polypes coralliens forment les squelettes
de carbonate qui créent les fascinants récifs colorés. La photosynthèse
des algues symbiotiques situées à l'intérieur des polypes génère de
l'oxygène et des hydrates de carbone à partir du dioxyde de carbone et
de l'eau, ce qui permet aux polypes de se développer.
Les scientifiques étudient le processus de blanchissement des coraux
depuis 30 ans. Ils ont observé des températures plus élevées qui
entraînent la production de toxines par les algues. Les polypes, eux,
agissent en expulsant les algues. Par consequent, les récifs coralliens
se décolorent, comme s'ils avaient été trempés dans un bain d'eau de
Javel. Les coraux peuvent uniquement survivre quelques semaines, si la
symbiose - un lien étroit entre au moins deux organismes de différentes
espèces qui peut bénéficier à chaque membre - n'existe pas.
"Notre thèse était que la combinaison de l'accroissement des dépôts
de sédiments et d'une charge élevée en matière organique et des
micro-organismes d'origine naturelle peuvent causer la mort soudaine du
corail", a déclaré Miriam Weber de l'Institut Max Planck de
microbiologie marine. "Pour travailler sur les divers paramètres
physiques, chimiques et biologiques, nous avons réalisé nos expériences à
l'Institut australien de sciences marines (AIMS) à Townsville [sur la
côte Nord-Est de l'Australie, qui jouxte la section centrale de la
Grande barrière de corail] dans des conditions contrôlées et dans de
grands conteneurs (mésocosmes), reproduisant l'habitat naturel".
Source : CORDIS
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