La dernière évaluation scientifique de l'appauvrissement de la couche d’ozone révèle que celle-ci est en voie de guérison. Elle montre également un potentiel de réduction du réchauffement de la planète et des possibilités pour la mise en œuvre de mesure plus ambitieuses pour la protection du climat.
L'examen quadriennal du Groupe de l’évaluation scientifique du Protocole de Montréal était présenté lors de la 30ème réunion des Parties de cet accord historique. Les conclusions du rapport confirment que les mesures prises dans le cadre du Protocole de Montréal ont entraîné une diminution à long terme de la concentration atmosphérique de substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) ainsi que la récupération en cours de l’ozone stratosphérique.
Les preuves présentées par les auteurs montrent que dans certaines parties de la stratosphère, la couche d’ozone s'est rétablie à un rythme de 1 à 3% par décennie depuis l’an 2000. Selon les projections, la couche d’ozone au-dessus de l’hémisphère nord et des latitudes moyennes devrait complètement se rétablir d'ici 2030, la couche d’ozone au-dessus de l'hémisphère sud dans les années 2050 et celle se trouvant au-dessus des régions polaires d'ici 2060. La couche d'ozone protège la vie sur Terre contre les rayons ultraviolets du soleil qui peuvent être nocifs lorsqu'ils atteignent certains niveaux.
Ce rapport est une preuve supplémentaire du succès de ce traité sur l'environnement qui entre dans sa quatrième décennie. Le rapport donne également une idée du rôle que doit jouer le Protocole dans les décennies à venir.
« Le Protocole de Montréal est l’un des accords multilatéraux les plus réussis de l’histoire pour une raison », affirme Erik Solheim, responsable d’ONU Environnement. « En effet, la combinaison judicieuse de recherches scientifiques faisant autorité et de mesures collaboratives qui caractérise le Protocol depuis plus de 30 ans et qui devrait permettre la guérison de notre couche d'ozone est précisément la raison pour laquelle l’amendement de Kigali est si prometteur pour l’action climatique à l’avenir. »
L'amendement de Kigali, qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2019, vise à réduire considérablement l’utilisation future de produits chimiques libérant de puissants gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Ils sont utilisés dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les appareils connexes. Les pays qui ont ratifié l'amendement de Kigali se sont engagés à réduire de plus de 80% la production et la consommation projetées de ces gaz, appelés hydrofluorocarbures (HFC). Jusqu’à présent, 58 parties ont signé l’amendement.
Les auteurs de l’évaluation ont estimé que la mise en œuvre de l’amendement de Kigali pourrait permettre au monde d’éviter jusqu’à 0,5 ° C de réchauffement planétaire au cours de ce siècle, affirmant ainsi qu'il était essentiel de maintenir la hausse de la température mondiale sous la barre des 2 ° C.
« Ces nouveaux résultats d'évaluation soulignent l'importance d'une surveillance continue à long terme des HFC dans l'atmosphère lorsque l'amendement de Kigali commence à être appliqué », a déclaré David Fahey, co-président du groupe d’évaluation scientifique du Protocole de Montréal et scientifique au Laboratoire de recherche sur le système terrestre relevant de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA) aux États-Unis.
Une conformité totale à l’amendement réduirait le réchauffement climatique futur dû aux HFC d’environ 50% d’ici 2050 par rapport à un scénario sans contrôle des HFC.
Les conclusions de l'évaluation arrivent au moment où le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a délivré un message radical qui donne à réfléchir à la communauté internationale affirmant que le monde dispose de seulement 12 années pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 ° C, avant que l'impact d'une nouvelle hausse des température ne se fasse ressentir. Les températures auront en effet un impact de plus en plus extrême sur la société humaine et les écosystèmes. Le rapport du GIEC a fourni la preuve la plus claire à ce jour de la différence radicale entre les scénarios de réchauffement à 1,5 ° C ou 2 ° C.
« Les émissions de dioxyde de carbone restent, de loin, les gaz à effet de serre majoritairement responsables du réchauffement de la planète. Mais nous pouvons également aider à lutter contre le changement climatique en réduisant notre dépendace à l'égard d'autres gaz, y compris les HFC. Chaque réchauffement compte », a déclaré le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas.
L’évaluation, qui vise à renforcer le fondement scientifique des décisions prises par les Parties au Protocole de Montréal, présente également des scénarios actualisés pour permettre la récupération de l’ozone grâce à :
Communiqué de l'OMM
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