Ce 19 juillet 2018, s'est achevée la session de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) en entérinant la Déclaration ministérielle adoptée la veille au soir par le Forum politique de haut niveau pour le développement durable, après vote sur ce texte et sur plusieurs amendements. Comme l'indique le communiqué diffusé par le service presse de l'ECOSOC "la course contre la montre se poursuit pour réaliser les objectifs de développement durable d’ici à 2030"
Extrait de Communication à l'issue de la réunion ministérielle du forum politique de haut niveau pour le développement durable sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC) :
Le Forum politique avait adopté, hier soir, la Déclaration ministérielle après une mise aux voix, du jamais vu dans l’histoire de ce Forum. Un accroc à l’unanimité habituelle qui a été relevé aujourd’hui par plusieurs délégations, désolées de voir que le consensus qui avait prévalu au moment d’adopter le Programme 2030 soit désormais rompu.
Aujourd’hui, l’ECOSOC a adopté la Déclaration ministérielle par 46 voix pour et une voix contre, celle des États-Unis, qui ont jugé le langage inapproprié en ce qui concerne l’occupation étrangère, le commerce et l’imposition d’un modèle de développement.
En même temps, les États Membres dans leurs discours se sont montrés prêts à partager leurs expériences et à collaborer -entre eux et avec les partenaires de tous les secteurs- pour une meilleure mise en œuvre des objectifs de développement durable.
« Il faut rétablir l’esprit de solidarité », a prié la représentante du Venezuela en dénonçant les mesures prises par certains pays contre le sien, sur le même ton que l’Iran qui a explicitement rejeté « l’unilatéralisme de certains États qui menace de détruire les efforts de la communauté internationale ».
Du côté des « parties prenantes », les autres acteurs du développement durable, le grand groupe des organisations non gouvernementales a exhorté le Forum politique à « en finir avec les forces qui ont attaqué le système multilatéral ». Il s’est plaint que chaque entité de la société civile n’ait eu que deux minutes pour s’exprimer. Le Centre international du commerce a, lui, insisté sur le fait que la coopération multilatérale devrait être un élément pour encourager la productivité et la performance des entreprises.
La session, cette année, se focalisait sur la construction de sociétés durables et résilientes partout dans le monde, en accordant la priorité aux plus défavorisés et en veillant à ne laisser personne de côté.
Une des pistes proposées par le Secrétaire général de l’ONU, pour relancer le Programme 2030, est de mobiliser le pouvoir de transformation de la jeunesse. La représentante « jeunes » du Danemark a défendu à cet égard le droit de ceux-ci à participer à ce processus, qui reste jusqu’à présent au niveau du privilège. En effet, s’est-elle impatientée, il y a eu seulement 10 délégations comptant des jeunes en leur sein lors du Forum politique, et seulement des pays européens.
Mais il faut savoir que dès septembre, l’ONU lancera une stratégie pour soutenir et engager les jeunes. C’est ce qu’a annoncé hier le Secrétaire général qui compte aussi convoquer une réunion de haut niveau sur le financement du Programme 2030 et, l’année prochaine, un sommet sur le climat « pour galvaniser une plus grande ambition climatique ».
Tout au long de la journée, les ministres et hauts responsables ont brandi leurs résultats sur le chemin du développement et leurs contributions en termes d’aide au développement. Il n’en reste pas moins que « trois ans après l’adoption du Programme 2030, le rythme nécessaire à l’exécution de cet ambitieux programme n’a pas été atteint et que les progrès enregistrés sont inégaux d’un pays ou d’une région à l’autre », selon les termes de la Déclaration ministérielle. Un même constat fait aujourd’hui, qui a valu plusieurs recommandations adressées à toutes les parties prenantes.
Nombreux sont ceux, comme les Maldives, qui ont appelé à renforcer la capacité des institutions nationales de rassembler, gérer et analyser les données, un élément crucial pour la mise en œuvre et le suivi des objectifs de développement durable. Cela est particulièrement important pour les pays qui se soumettent à l’examen national volontaire, et ils sont déjà 104 à l’avoir fait depuis 2015, dont 46 à la présente session.
Le grand groupe des femmes a plaidé pour que les gouvernements financent des collectes de données tenant compte, au moins, des facteurs sexe et âge, pour « voir effectivement qui est laissé de côté ».
Du côté de l’ONU, il a été souligné que les agences onusiennes sont bien placées pour articuler des stratégies visant à rattraper les retards dans la réalisation de certains objectifs, notamment à travers des mécanismes comme ONU-Énergie ou ONU-Eau.
Au moment où il se réforme, ou se « repositionne », le système des Nations Unies pour le développement devrait se montrer plus proactif et fournir l’assistance nécessaire aux pays en développement, en tenant compte de leurs véritables besoins et priorités, a suggéré l’Indonésie. Ce système, ont renchéri les États-Unis, doit servir véritablement les intérêts des personnes dans le besoin. C’est pourquoi la délégation américaine a demandé à chaque agence de se concentrer sur son mandat et ses avantages comparatifs.
L’Union internationale des télécommunications a, quant à elle, salué l’initiative du Secrétaire général de mettre en place un Groupe de travail de haut niveau sur la coopération numérique.
Avant de mettre fin aux travaux, la Présidente de l’ECOSOC, Mme Marie Chatardová, a souligné que les discussions de ces deux dernières semaines ont permis de réitérer que « le Programme 2030 en appelle à de nouvelles manières de penser et de travailler de la part de tous ». Elle a dit terminer sa présidence de l’ECOSOC sur « un sentiment d’accomplissement ».
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Source : ECOSOC ONU
[ODD2030]
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