Afrique : En attendant la saison de pluies
Le programme international Amma (Analyses multidisciplinaires de la mousson africaine) relève un défi scientifique aux enjeux énormes pour le continent noir. Reportage et analyse.
"Cette année, la saison des pluies est en retard, explique Thierry Lebel, hydrologue à l’Institut de recherche pour le développement (IRD – France). Certes, ici les gens connaissent les aléas du climat et ils ont des stratégies de prudence pour y faire face. Lorsqu’ils sèment, après la première pluie, ils conservent des graines pour le cas où la sécheresse ferait échouer ce semis initial. Ils recommencent alors une seconde fois. Mais actuellement, le troisième semis a déjà échoué. Les paysans ont mis en terre leurs dernières graines car, après, il sera trop tard. La maturité n’aura plus le temps d’être atteinte avant le retour de la sécheresse et la récolte sera perdue."
L’objectif de Amma est donc de percer le mystère de cette capricieuse évolution de la mousson africaine et d'en décrypter les ressorts. Ce qui n’est pas une sinécure. Ce phénomène est, en effet, un processus atmosphérique d’ampleur continentale, par là même d’une énorme complexité. La mousson est à la fois contrôlée par le climat mondial, ses évolutions et ses cycles périodiques, et par les activités humaines qui infligent, depuis quelques décennies, d’impressionnants coups de boutoir aux équilibres préexistants.
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