Une expertise scientifique du CNRS et de l’Ifremer fait la synthèse des espoirs, des écueils et des mesures de précautions que pourrait susciter l'exploitation des ressources minérales sous-marines.
Dans un contexte international où l’épuisement des matières premières pousse de plus en plus de pays à lancer ou relancer l’exploration des ressources minérales, notamment au fond des océans, la France, qui possède le deuxième territoire maritime mondial, bénéficie d’un accès privilégié aux gisements situés dans les grands fonds océaniques. Présentes dans tous les océans, ces ressources constituent des réserves importantes de métaux (cobalt, fer, manganèse, platine, nickel, or, argent, cuivre, terres rares, etc.), mais elles sont généralement situées à des profondeurs variant de quelques centaines à plusieurs milliers de mètres, ce qui les rend particulièrement difficiles à explorer, encore plus à exploiter. En outre, ces ressources sont systématiquement associées à des écosystèmes spécifiques, dont certains ont été identifiés comme des milieux exceptionnels de diversité au plan mondial.
Forts des connaissances et du savoir-faire qu’ont acquis les laboratoires et les sociétés minières françaises sur les environnements profonds, le ministère chargé de l’Écologie et le ministère chargé de la Recherche ont confié au CNRS et à l’Ifremer la responsabilité de réaliser une expertise scientifique collective (ESCo) sur les impacts environnementaux pouvant résulter de l’exploration et de l’exploitation des ressources minérales profondes. Cette expertise, dont la synthèse est présentée le 19 juin, doit servir de base de travail à l’ensemble des acteurs du monde de la mer (élus, ONG, chercheurs, industriels, etc.), et permettre à la France de convertir ces ressources marines potentielles en véritables opportunités économiques, dans une double perspective de gestion économe des ressources et de développement durable.
Source : Le journal du CNRS par Yaroslav Pigenet
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