HAÏTI
Renforcement de la sécurité alimentaire et réduction de la pauvreté en milieu rural : « Importance d’un programme d'appui à l'amélioration génétique de la volaille indigène »
Un programme d'Appui à l’amélioration génétique de la volaille indigène, combiné à des campagnes périodiques de vaccination contre la peste aviaire, doit être une des actions du gouvernement haïtien pour plusieurs raisons. Sécurité alimentaire : La volaille est une source importante de protéines pour la population haïtienne. En améliorant la génétique du cheptel aviaire, on augmentera la productivité en termes de viande et d'œufs. Réduction de la pauvreté rurale : De nombreux foyers dans le milieu rural dépendent de l'élevage de volailles pour leur subsistance. En améliorant la productivité, on peut aider ces éleveurs à augmenter leurs revenus.
Stratégies de la mise en application du programme
Introduction des géniteurs
Les coqs et poules de race améliorée ( Red Rhode Island et Plymouth barré) peuvent être choisis pour croisement avec la race locale devenue rachitique par dégénérescence génétique à cause du croisement continue dans la basse-cour avec les mêmes lignées parentales. Le Red Rhode Island et le Plymouth barré sont réputés pour leur rusticité et leur haute productivité en termes de viande et d’œufs .Ils sont déjà connus et appréciés dans la paysannerie haïtienne.
Mise en œuvre des actions
Le programme s’exécuterait de façon décentralisée par département et par commune. Une campagne de sensibilisation sera menée pour informer les entrepreneurs locaux, sur les opportunités offertes par le programme, à présenter leur potentialité à fournir des coquelets et poulets démarrés âgés de 2 mois 20 jours.
Les entrepreneurs seront chargés d'importer les œufs fertiles et de les placer dans des incubateurs avec un suivi régulier pour assurer un taux de réussite élevé.
Elevage des poussins
Les poussins éclos seront mis dans des poulaillers pour assurer leur croissance et leur développement pendant deux mois vingt jours. Au cours des 20 derniers jours, du maïs ou du millet concassé seront introduits dans l’alimentation pour accommodation des volailles avant d’arriver dans la basse-cour.
Pour faciliter la logistique de distribution, les entrepreneurs auront l’obligation de sous-traiter au moins 30% de leur production à des éleveurs localisés dans les communes du département pour le renforcement des poussins. Des poulaillers de renforcements seront établis dans les communes par ces éleveurs sous-traitants ayant la logistique, la connaissance nécessaire et la capacité financière pour recevoir des poussins démarrés de 20 jours et les élever pendant 2 mois . Cette technique permettra de rendre disponible les volailles le plus près possible des sections communales et de développer un savoir-faire chez les éleveurs renforceurs. Ces derniers auront la responsabilité de livrer les poules à un poids bien déterminé suivant le protocole d’entente.
La capacité d’un tel programme serait de fournir 1 million cinq cent mille poulets géniteurs (coqs et poules) par année soit 500.000 chaque 3 mois et un mois de vide sanitaire. Le programme s’échelonnerait sur 3 ans, soit 4.500.000 volailles à introduire dans le cheptel. Des campagnes périodiques de vaccination contre la peste aviaire seront réalisées.
Subvention aux planteurs éleveurs pour achat des géniteurs
L'État achètera les coqs et les poules élevés, et les vendra aux paysans à des prix subventionnés. Trois livres de nourriture concassée seront livrés aux éleveurs par bête achetée. Bien que les coqs soient plus efficients que les poules pour l’amélioration génétique, les planteurs peuvent acheter en même temps une poule de race Plymouth barré et un Red Rhode Island ou vice versa.
Financement du programme
Un tel programme devrait être conduit par le Ministère de l’Agriculture avec les fonds de l’état Haïtien.
Les ONG travaillant dans le milieu rural seront encouragées à participer au programme en mettant à disposition leurs financements, leurs ressources humaines, et leur expertise en matière de travail communautaire. Les ONG pourront conserver leur autonomie financière.
Lignes directrices communes : Le gouvernement établira les lignes directrices et les protocoles établis pour l’exécution du programme. En vue d’homogénéiser les actions, Les ONG participant au programme suivront les mêmes directives prônées par le gouvernement.
Pour éviter des duplications d’action sur le terrain l’état s’arrangera avec les ONG pour une répartition des espaces d’intervention.
En conclusion, un tel programme, au profit des ménages ruraux, peut contribuer à la fois à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et aussi bien à la biodiversité. Ce sera aussi une opportunité pour certains entrepreneurs de réactiver ou renforcer leurs entreprises.
AGR GUESLER DESIRGuesler Desir, Ingénieur Agronome
Cet article est republié par :
Frantzso Alexandre
Travailleur Social, Éducateur
Étudiant Master en Coopération Internationale et Aide Humanitaire