Exploiter durablement la forêt est un métier et un engagement pour les générations futures. Dans la commune d’Angossas, au Cameroun, une centaine de femmes et de jeunes bénéficient depuis avril 2020 du projet « Autonomisation des femmes pour une gestion durable des forêts » , initié par l’ONG ASD Cameroun et financé en partie par le Bureau régional de l'OIF pour l'Afrique centrale dans le cadre de l'initiative Genre et gestion durable des forêts du bassin du Congo.
La forêt proche d’Angossas est en effet riche en espèces ligneuses et en produits forestiers non ligneux (PFNL). Si les hommes exploitent les espèces ligneuses, les femmes « collectent et vendent à des prix dérisoires les PFNL de saison », selon l'ONG ASD cameroun. Ces derniers sont, entre autres, la mangue sauvage, le djansang, le moabi, le rotin, les noisettes, le voacanga et le bitter kola.
Selon l’ONG ASD Cameroun, « les activités génératrices de revenus ne sont pas diversifiées, ce qui maintient les ménages dans la pauvreté ».
Déjà, entre 2016 et 2020, une dizaine de petits opérateurs économiques de l’est du Cameroun, dont trois femmes, avaient été accompagnés dans la formalisation et l’obtention de documents légaux afin d’alimenter le marché national en bois légal, dans le cadre du programme FAO UE FLEGT.
Le projet « Autonomisation des femmes pour une gestion durable des forêts » en est la suite. « Afin de commercialiser efficacement leurs PFNL collectés, les femmes doivent être structurées et organisées », explique l’ONG ASD cameroun sur la plateforme Objectif 2030. « Le projet facilitera la structuration et l’organisation des femmes de ce village afin qu’elles puissent faire des ventes groupées en dehors de l’autoconsommation. La forêt étant en exploitation, il faut déjà penser aux générations futures en créant des espaces boisés. Le projet accompagnera les femmes et jeunes dans la création de parcelles agroforestières grâce à la production de plants de PFNL et espèces mellifères. Afin de résoudre le problème de diversification d’AGR, les femmes et les jeunes seront également formés en apiculture durable grâce au projet. »
200 femmes et jeunes doivent bénéficier de ce projet.
A la mi-aout 2020, à Abonis (l’un des villages d’Angossas), deux jours ont permis de sensibiliser 38 personnes (19 femmes et 19 jeunes) sur « l’importance de la coalition des efforts de chacun pour la gestion durable et l’exploitation efficace de leur forêt communautaire, tout en respectant les mesures barrières contre la propagation du Covid-19», explique l’ASD. « La journée du 24 août a été consacrée à la formation théorique et pratique sur les techniques de production des arbres fruitiers et produits forestiers non ligneux. L’équipe a accompagné 15 personnes parmi lesquelles 10 femmes dans la création de leur pépinière individuelle. 1500 sachets pépinières, des graines de safout, agrumes et corossolier ont été distribués aux bénéficiaires. Ils ont été accompagnés individuellement dans la mise en place des germoirs que la mise en germination des graines de safout et corossolier. »
Le projet contribuera à l’atteinte des ODD N°13 (réduction des changements climatiques) et ODD N°1 (réduction de la pauvreté)
D’un budget total de 20698 euros, il est financé à hauteur de 9950 euros par l’IFDD, le reste étant apporté par l’ASD et la communauté.
Action for Sustainable Development (ASD) est une association à but non lucratif créée en 2012. Elle intervient dans plusieurs domaines notamment la gestion durable des ressources naturelles. Le siège d'ASD se trouve à Yaoundé, au carrefour Essomba
La dépêche a été rédigée par Cécile Everard; journaliste
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