À la moindre évocation de Bornéo, les superlatifs fusent, l’imaginaire s’enflamme et nos lointains souvenirs de lecture passionnée de Joseph Conrad refont surface.
Cette île gigantesque – quatrième au monde avec une superficie de 743 330 km2 où vivent plus de 20 millions de personnes – a toujours suscité la fascination des explorateurs par la densité de sa forêt, la vascularisation de son réseau hydrographique, la rudesse de son relief montagneux, la singularité culturelle de ses habitants et leur engagement séculaire dans un négoce international de produits forestiers.
Un massif forestier fragile
Bornéo recèle le plus grand massif forestier d’Asie, lequel est mis à mal par des exploitations destructrices de ses ressources naturelles : coupe intensive du bois, extraction minière à ciel ouvert, extension fulgurante de plantations agro-industrielles, notamment du palmier à huile, aménagement hasardeux des tourbières… L’étendue forestière de Bornéo, qui avoisinait 56 millions d’hectares au début des années 1970 (76 % de la superficie de l’île) a été amputée de 20 millions d’hectares en l’espace de 45 ans.
Ces activités s’accompagnent d’un flot incessant de paysans pauvres, déplacés depuis le début des années 1980 des îles surpeuplées de Madura, Java et Bali, porteurs d’une agriculture pionnière dispendieuse en terres et enclins à couper la forêt pour leurs besoins agricoles. Ces paysans, en manque de terres dans leurs régions d’origine, défrichent plus que nécessaire pour s’approprier ces nouveaux espaces, ce qui parfois engendre des relations conflictuelles avec les populations natives...
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