Par Akuto Akpedze Rolande Konou, architecte et urbaniste, communicatrice, auteure.
« Nous avons toujours construit nos maisons avec de la terre, des pierres, du bois et de la paille, ce que les gens qualifient “d’habitats de pauvres’’. maintenant que nous vous demandons de nous construire une école moderne pour nos enfants, vous voulez utiliser ces mêmes matériaux, en avançant la raison d’une architecture écologique ? Nous avons du mal à comprendre. »
Voici un paradoxe soulevé devant notre équipe en juin 2016 par un des seniors de Damadé, un village situé dans une localité rurale du Togo, lors de notre préparation à la réalisation d’une école pour ce village dont l’essence même du projet repose sur le concept d’architecture durable. L’action ici relatée offre un regard stimulant sur l’expérience que nous faisons de l’applicabilité de l’économie verte dans notre communauté : de l’enthousiasme, du découra- gement et, enfin, de l’espoir.
Dans la dynamique de l’aménagement durable des villes africaines, qu’on parle d’atténuation ou d’adaptation aux changements climatiques, l’habitat occupe une part non négligeable. Les usagers des bâtiments que nous construi- sions de manière classique se plaignent également de divers inconforts. Il se pose ainsi le problème de l’habitat vivable, dans un cadre sain, qu’il soit rural, transitoire ou urbain.
À partir de ce constat, deux architectes associés et moi avons décidé d’adopter des approches durables de conception et de construction dans nos pratiques, nous amenant derechef à créer de l’emploi vert. Une de nos actions en matière d’emplois vert s’inscrit dans le cadre de « Verdissons nos cahiers », une initiative des associations DEKA EWE (France) et NEJ (Togo) pour soutenir des habi- tants du village de Damadé dans un projet d’école écoresponsable...
Source : Liaison Energie Francophonie N°106
[LEF-IFDD]
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