L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appelle à la mobilisation de 1,06 milliard de dollars en vue de sauver des vies et lutter contre la faim aiguë dans 26 pays.
Avec l’aide des bailleurs de fonds, la FAO espère venir en aide à plus de 30 millions de personnes qui dépendent de l’agriculture pour leurs moyens d’existence, et ce, par le biais de différentes interventions visant à restaurer rapidement la production alimentaire locale et à améliorer la nutrition.
Selon la FAO, il s’agira par exemple de fournir des semences, des outils et du matériel pour les activités agricoles et de protéger le bétail grâce à des soins vétérinaires, d’organiser des formations visant à améliorer la production, la transformation et la gestion des terres et de l’eau et de donner de l’argent aux familles dans le besoin de façon à ce qu’elles puissent acheter de la nourriture.
L’organisme onusien basé à Rome explique en grande partie la forte hausse des besoins humanitaires par « la persistance, l’intensification et l’ampleur des violences et conflits, dont les répercussions sont souvent amplifiées et s’aggravent en cas de choc climatique ».
« Maintenir la production alimentaire et reconstruire le secteur agricole est essentiel afin d’éviter de nouvelles pertes humaines dues à de graves souffrances liées à la faim et d’ouvrir la voie vers plus de résilience au milieu d’une crise humanitaire », a déclaré Dominique Burgeon, Directeur de la Division des urgences et réhabilitation de la FAO et Chef du Programme stratégique de la FAO sur la résilience.
Parmi ces 26 pays figurent le Yémen, la Syrie, la RDC et le Soudan du Sud
L’appel humanitaire de la FAO pour 2018 aura pour objectif de venir en aide aux personnes vulnérables frappées par une crise dans 26 des pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire.
Il s’agit notamment du Yémen - le pays avec le plus grand nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë - où l’Organisation a pour ambition d’aider 5,7 millions de personnes. Toujours au Moyen-Orient, la FAO viendra en aide à 2,3 millions de personnes en Syrie où les trois quarts des familles rurales produisent toujours leur propre nourriture.
En République démocratique du Congo, la FAO a l’intention d’aider près de 2,8 millions de personnes. Au Soudan du Sud, il sera question de soutenir les moyens d’existence de 3,9 millions de personnes de manière urgente. Enfin, en Somalie, l’agence viendra en aide à 2,7 millions de personnes confrontées à de graves souffrances liées à la faim.
Un pare-feu contre la famine
Le dernier rapport de l’ONU sur la faim dans le monde a révélé qu’après plusieurs années de baisse constante, les cas de malnutrition avaient de nouveau augmenté pour atteindre maintenant 815 millions de personnes. Le caractère continu des conflits en Iraq, au Soudan du Sud, en Syrie, au Yémen et ailleurs, ainsi que de nouvelles explosions de violence en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Myanmar, ont joué un rôle prédominant dans la hausse des chiffres liés à la faim.
Dans les Caraïbes, les ouragans Irma et Maria ont laissé des vies et des moyens d’existence en lambeaux, tandis que dans la Corne de l’Afrique, la sécheresse continue a causé de lourdes pertes. Sur le continent africain, la chenille légionnaire d’automne menace les cultures de millions d’agriculteurs.
L’année dernière, des tendances décourageantes comme celles-ci ont entraîné des situations de famine (et de nombreux décès suite à de graves souffrances liées à la faim) dans plusieurs régions d’un pays, le Soudan du Sud, et font craindre la même chose dans trois autres, à savoir le Yémen, la Syrie et le Nord du Nigéria.
Dans ces conditions, la FAO mise sur la fourniture de semences, d’équipements, d’engrais et l’organisation de formations qui ont permis à six millions de personnes au Nigéria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen de planter et de mener à bien leurs récoltes. L’autre est de venir en aide à 43 millions d’animaux dans ces quatre pays et permettre ainsi à des millions de familles d’éleveurs dépendantes du bétail de se nourrir et de rester autonomes. Enfin, la FAO rappelle que près de 2 millions de familles très vulnérables et pauvres ont bénéficié des transferts d’argent de la FAO, soit 42 millions de dollars au total.
Communiqué de l'ONU (831 hits)