D'un poids supérieur à mille milliards de tonnes, ce bloc de 5 800 kilomètres carrés se détachait depuis plusieurs mois de la barrière de Larsen. Des chercheurs du projet MIDAS, au Royaume-Uni, surveillent Larsen C depuis de nombreuses années, suite à l'effondrement du bloc de glace Larsen A en 1995 et au détachement soudain de Larsen B en 2002. Ils rapportent que le vêlage a conduit à une faille qui s’est développée sur plus d'un an. Le vêlage de cet iceberg a réduit de plus de 12 % la barrière de glace Larsen C, et le paysage de la péninsule antarctique a changé pour toujours. Le front de glace actuel est le plus éloigné jamais enregistré dans l'histoire et MIDAS compte observer de très près les signes témoignant de l'instabilité du bloc de glace restant.
L'impact d'un iceberg en flottement libre
La question qui se pose maintenant est de savoir si l'iceberg entravera les voies de navigation. Une carte présentant les modèles de dérive des icebergs qui ont été surveillés autour du continent Antarctique est disponible sur la BBC. Comme nous pouvons le lire sur le site, «Cette histoire collective suggère fortement que le bloc Larsen se dirige vers l'Atlantique sud.»
Les courants, la direction des vents et la gravité jouent tous un rôle dans la direction que prendra l'iceberg. En raison des vents, le niveau de l'eau est environ d'un demi-mètre plus haut près de la côte Antarctique, comparé au centre de l'océan. Cela provoque une inclinaison que l'iceberg suivra sous l'effet de son propre poids, mais pas en ligne droite. L'effet Coriolis, formé par la rotation de la Terre, conduira l'iceberg à la dérive côté gauche. Les eaux autour du continent sont peu profondes et si l'iceberg racle le fond il tournera ou ralentira, provoquant un creux sur le plancher océanique. C'est ce que l'on appelle «kedging».
Il peut se coincer fortement sur des hauts-fonds de la côte océanique et former une île de glace semi-permanente dans la mer des Wadden, «Nous avons déjà vu cela», affirmait le Dr Anna Hogg de l'Université Leeds. Mais l'on s'attend à ce que l'iceberg flotte et se dirige vers le nord, entraîné par les courants côtiers circulant le long de la péninsule.
«Les icebergs s'accrochent souvent aux hauts-fonds et pivotent ou tournent autour de leur point d'échouage, ce qui aboutit à un mouvement d'arrêt et départ (stop and go) ou à un changement de direction. Ainsi, l'iceberg de Larsen C pourrait mettre un certain temps avant de s'échapper des [eaux] peu profondes de la mer des Wadden occidentale», a déclaré le Dr Mark Drinkwater, un des scientifiques senior d'observation de la Terre de l'Agence spatiale européenne, la BBC.
Source : CORDIS
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