L’Instance permanente sur les questions autochtones a poursuivi son examen des suites données à ses recommandations sur l’autonomisation des femmes et des jeunes autochtones, l’occasion pour les délégations d’attirer l’attention sur la vulnérabilité de ces deux groupes.
L’Instance avait, au préalable, achevé son débat sur l’examen des activités menées dans ses six domaines d’action (La santé, l’éducation, les droits de l’homme, le développement socioéconomique, l’environnement et la culture), en relation avec la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.
Le représentant de l’Ogaden People’s Rights Organization a notamment attiré l’attention sur les multiples souffrances auxquelles font face les femmes autochtones dans la Corne de l’Afrique et notamment dans la région de l’Ogaden. Outre un taux élevé de décès en couche, ces dernières seraient violées « par milliers » par l’armée éthiopienne et une force paramilitaire locale, souffriraient de détention arbitraire et d’actes de torture, et seraient souvent contrainte d’entreprendre des déplacements « périlleux » pour pouvoir trouver refuge ailleurs. Face à cette situation, le délégué a réclamé l’envoi d’une mission d’établissement des faits dans la région.
Préoccupée par l’ampleur des abus commis à l’échelle mondiale, la représentante de Yamasi People a recommandé, de son côté, au Comité de lutte contre la torture de tenir compte des solutions proposées par les peuples autochtones pour combattre le viol, les abus sexuels et l’esclavage des femmes et des jeunes filles autochtones.
La représentante de Enlace Continental de Mujeres Indígenas (ECMIA), s’est, quant à elle, préoccupé du sort des jeunes autochtones, « tués au nom de la défense des droits des peuples autochtones ». Elle a aussi attiré l’attention sur la nécessité, pour les États, de concevoir des programmes de protection de jeunes, assortis de bourses pour les aider à étudier, et de garantir leur accès à un emploi digne.
Cette journée de débat a également été marquée par les appels à l’action des organisations autochtones d’Amérique du Nord qui ont dénoncé avec force la violation de leurs droits, à l’instar de la déléguée de Yamasi People, qui a condamné les « actions terroristes » menées par les États-Unis contre son peuple.
Lui emboitant le pas, la représentante de l’International Native Tradition Interchange, Inc, a demandé aux Nations Unies de saisir les comptes bancaires des États-Unis pour dédommager les peuples autochtones d’Amérique du Nord, tandis que son homologue du Centre For Hawaiian Studies a plaidé pour l’inscription d’Hawaii sur la liste des territoires à décoloniser. Cette dernière a également demandé à l’Instance d’envisager des options plus vigoureuses pour mettre en œuvre la Déclaration, suggérant par exemple d’accorder aux peuples autochtones le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale.
L’Instance poursuivra ses travaux demain, 4 mai, à 10 heures, avec un débat consacré à l’examen du Programme de développement durable à l’horizon 2030, avant de se pencher, dans l’après-midi, sur ses travaux à venir.
(13e séance) Instance permanente sur les questions autochtones
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