Depuis plus de 3 milliards d’années, les organismes biologiques (animaux, plantes, microbes) ont su développer des stratégies pour survivre, optimiser leur organisation et leur fonctionnement. Le biomimétisme ou « l’imitation du vivant » s’inspire de solutions déjà présentes dans la nature pour créer des technologies applicables à l’industrie ou à l’architecture. Le TGV japonais par exemple, possède un nez aérodynamique inspiré de la forme du bec et de la tête du martin-pêcheur, un oiseau qui passe très facilement entre deux milieux de densités différentes, l’air et l’eau. Avec la forme de son bec à l’avant du train, le TGV est plus efficace pour passer de l’intérieur à l’extérieur d’un tunnel en consommant moins d’énergie et en réduisant les vibrations et la pollution sonore.
La nature possède un potentiel qui permettrait de répondre à de nombreuses problématiques que l’homme doit affronter aujourd’hui, y compris celle du changement climatique. C’est pourquoi de plus en plus d’innovations biomimétiques « vertes » se développent aujourd'hui.
Parmi celles-ci, on compte un système de nettoyage inspiré par les paupières des chameaux qui permet de réduire la consommation d’eau de certains procédés industriels, et des algorithmes d’optimisation de la logistique imaginés d’après les insectes sociaux à l’origine de réductions d'émissions de gaz à effet de serre. Un moteur de bateau a également été conçu d’après des nageoires de poissons, et économise 20 à 30% d'énergie par rapport aux standards sans endommager l’écosystème marin grâce à l'absence d'hélice. Autre exemple, des pales d’éoliennes inspirées des nageoires des baleines à bosse qui permettraient aux parcs éoliens de produire jusqu'à 20 % d'énergie supplémentaire par vent plus faible.
Face au potentiel de ces technologies, il n’est pas étonnant que le biomimétisme séduise de plus en plus de scientifiques et industriels, et que le CNRS ait décidé d'en faire une priorité stratégique pour la période 2020-2023.