Pour la première fois depuis sa création, il y a près de 90 ans, la Commission de climatologie de l'OMM a élu une femme – Manola Brunet (Espagne) – à sa présidence et une autre femme – Barbara Tapia (Chili) – à sa vice-présidence.
Ce tournant historique s'est produit lors de la session quadriennale de la Commission qui s'est tenue du 10 au 13 avril.
«Cette élection contribuera à mettre en avant le rôle des femmes dans les domaines scientifiques et techniques ainsi que dans les processus décisionnels», a souligné Manola Brunet, professeure de climatologie au Centre du changement climatique, Département de géographie, Université Rovira i Virgili (Tarragone, Espagne) et à la Section de recherche sur le climat, Faculté des sciences environnementales, Université d'East Anglia (Royaume-Uni).
«La Commission sera confrontée ces prochaines années à un tournant de son histoire, dans la mesure où elle devra trouver la parade et promouvoir la résilience face à la variabilité du climat et au changement climatique», a déclaré Mme Brunet. «Nos connaissances scientifiques doivent déboucher sur des produits qui s'inscrivent concrètement dans la surveillance et la prévision du climat mondial.»
Barbara Tapia, qui travaille au Service météorologique chilien (Dirección Meteorológica de Chile), a déclaré que la nouvelle direction de la Commission conjuguait des compétences propres à la fois aux milieux universitaires et à un service météorologique, tout en soulignant la diversité des langues et des régions du monde qu'incarnait l'OMM.
La Commission de climatologie coordonne les activités d’ordre technique menées au plan international en vue d’acquérir les données et les connaissances climatologiques requises et de les mettre au service d’un développement socio-économique durable et de la protection de l’environnement.
Elle exploite notamment un vaste réseau de centres climatologiques régionaux qui diffusent des prévisions saisonnières; c'est à elle qu'il incombe d'établir chaque année les déclarations de l'OMM sur l'état du climat mondial et de publier régulièrement des bulletins Info-Niño/Niña; elle supervise la base de données de l'OMM sur les extrêmes météorologiques et climatiques et, enfin, elle favorise l'échange des données ainsi que la collecte et la sauvegarde des données anciennes sur le temps et le climat.
Conférence technique sur les services climatologiques
Une conférence technique a été organisée dans le cadre de la session de la Commission. Elle a permis de faire le point sur les progrès accomplis dernièrement et les futures étapes à prévoir pour favoriser l'intégration des services climatologiques sur le plan national et régional, et de recenser les lacunes dans ce domaine. Elle a mis en évidence le rôle clef joué par le Système d'information sur les services climatologiques (SISC) en tant que système opérationnel susceptible d'offrir des services climatologiques immédiatement exploitables et adaptés aux besoins des utilisateurs.
La conférence s'articulait autour de cinq axes thématiques:
Les participants ont mis en avant toutes les possibilités qui s'offrent de favoriser la prestation de services climatologiques sur le plan national et régional, notamment par le biais de formules novatrices telles que le jumelage ou la conception conjointe de produits et de services.
La conférence a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité d’améliorer les services climatologiques, de renforcer les processus en amont – observations, gestion des données, recherche, etc. – et de consolider les partenariats avec d'autres intervenants majeurs n'appartenant pas à la communauté météorologique mondiale.
Pour les quatre prochaines années, les pays attendent de la Commission:
«Les occasions de mettre en place des services climatologiques ne manquent pas», a souligné Roger Pulwarty, qui a présidé la conférence technique. «Nous nous devons de ti
rer les enseignements de tout ce que nous avons appris pour concevoir des services climatologiques nationaux de qualité et amorcer la dernière ligne droite, sans pour autant perdre de vue les activités de recherche et d'observation menées en amont.»
«Nous devons prendre en considération l'ensemble de la chaîne de valorisation des services fournis de bout en bout, notamment les besoins spécifiques des femmes et les partenariats public-privé», a-t-il ajouté. «Le chemin parcouru est long et il reste des difficultés à surmonter. Nous disposons toutefois d'un large éventail de jeux de données et de produits de qualité pour aider les pays à s'organiser et à se concerter de manière à pouvoir gérer les risques climatiques, aujourd'hui comme demain, et exploiter toutes les possibilités qui s'offrent à eux.»
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