La Commission du développement social a poursuivi ses travaux, ce lundi, en donnant la parole aux organisations non gouvernementales, ainsi qu’aux agences de l’ONU, qui ont été nombreuses à réclamer la mise en œuvre de programmes de protection sociale comme moyen efficace pour combattre la pauvreté. Elles ont aussi attiré l’attention sur les efforts à faire pour inclure chaque catégorie vulnérable de la population.
Au cours de cette dernière matinée du débat général, délégations et représentants d’ONG ont appelé au relèvement des seuils de protection sociale, l’ONG ATD Quart monde ayant même encouragé la Commission à adopter un langage fort à ce sujet dans les textes qu’elle adoptera à la fin de la session, mercredi, après une dernière journée de consultations, demain.
Le représentant de la Guinée avait donné le ton en début de séance en soulignant que les mesures de protection sociale sont plus qu’urgentes, dans un contexte où le système traditionnel d’entraide sociale se désorganise du fait de la pauvreté. La Société des missionnaires catholiques médicaux est allée jusqu’à dénoncer l’impact des politiques néolibérales sur la persistance de la pauvreté dans le monde.
Alors que la majorité des pauvres et des personnes souffrant de la faim vivent dans des zones rurales, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a en outre prévenu que c’est seulement en accordant la priorité à ce secteur notamment dans les pays les moins avancés (PMA), qu’il sera possible d’éradiquer la faim et la pauvreté. La FAO a aussi plaidé en faveur de l’autonomisation des petits producteurs et des femmes agricultrices, ces dernières étant « l’épine dorsale de l’économie rurale » alors même qu’elles ne reçoivent qu’une fraction réduite des terrains, des crédits, des intrants et des formations.
Très présente sur le terrain, la S M Sehgal Foundation a d’ailleurs parlé des nombreuses innovations qu’elle a mises sur pied pour renforcer la sécurité hydrique et alimentaire en Inde comme, par exemple, la création de cultures qui résistent au sel, soulignant que la réussite de tels modèles dépend toutefois de la qualité de la gouvernance rurale.
Comme pendant les jours précédents, la situation des jeunes a aussi suscité de nombreuses préoccupations, ces derniers représentants 70,9 millions des personnes au chômage dans le monde selon l’Organisation internationale du Travail (OIT).
L’International Federation for Family Development (IFFD) a averti que le sentiment de futilité et de désœuvrement qu’on peut retrouver chez les jeunes, en raison de leur incapacité à trouver un emploi, peut entraîner une hausse de la criminalité, de problèmes de santé mentale, de violences, de conflits et de consommation de drogues. Cette ONG a donc plaidé avec force en faveur de l’obtention d’un emploi décent, « une nécessité non seulement en soi, mais aussi pour pouvoir fonder une famille et contribuer au développement social d’une manière durable ».
L’ONG African Youth Mouvement a proposé une piste pour créer des emplois en Afrique et dans les pays en développement en général: il faut stimuler l’industrie de la mode, un secteur susceptible de créer des millions d’emplois.
De nombreuses ONG ont aussi insisté sur l’importance de l’éducation, ainsi que sur la nécessité d’investir dans la petite enfance pour pouvoir briser les cycles de pauvreté intergénérationnelle.
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