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Le Forum des Nations Unies sur les forêts examine les moyens de parvenir à une gestion durable des forêts


« Pourquoi est-t-il si difficile pour les gouvernements de trouver des financements pour la protection des forêts? »  Cette question du délégué du Bhoutan révèle ce qui a été au cœur de la discussion sur les « moyens de mise en œuvre d’une gestion durable des forêts », lors de la table ronde du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) tenue dans l’après-midi, alors que la matinée a été consacrée, entre autres, aux discussions sur la contribution du FNUF aux travaux du Forum politique de haut niveau sur le développement durable en 2018.

Malgré la disponibilité de fonds pour protéger les forêts et leurs ressources, notamment grâce à la Fondation Ford et le Réseau mondial de facilitation du financement forestier, plusieurs voix se sont fait entendre pour demander que ces fonds bénéficient davantage aux pays en développement.

Le Directeur du Secrétariat du FNUF a décelé un problème d’information sur les fonds disponibles, notant que celle-ci n’est pas toujours bien partagée entre les gouvernements.  Mais surtout, pendant que les pays en développement attendent de disposer de fonds prévisibles et adéquats, des flots d’investissements sont orientés au contraire vers une exploitation non durable des forêts.  Cela s’explique par le fait que le secteur privé est essentiellement mû par une recherche effrénée de profit maximal, a relevé le Directeur de programme au Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

Ce secteur dépense chaque année des milliards de dollars pour exploiter les ressources forestières mondiales, a expliqué le Président de STCP Engenharia de Projetos Limitida.  Ce sont des investisseurs institutionnels, tels que des compagnies d’assurance, des fonds d’investissements, des fonds de pension et de larges fortunes privées, qui cherchent à maximiser leurs profits sur une période d’à peine 15 ans, sans tenir compte de la préservation des forêts.

Le Responsable du Programme sur les forêts (PROFOR) à la Banque mondiale a confirmé que les investissements n’affluent pas toujours en faveur de la préservation des forêts.  Il a prévenu en outre qu’il devient difficile de convaincre les gouvernements d’investir dans la gestion durable des forêts quand des fonds peuvent davantage être générés par l’extraction minière.  À son niveau, la Banque mondiale investit environ 600 millions de dollars par an pour les forêts, bien loin des 50 milliards de dollars annuels nécessaires pour la gestion durable des forêts à travers le monde.

De son côté, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), créé en 1991, a déjà pu investir dans 411 projets forestiers depuis sa mise en place, soit un montant de 2,7 milliards de dollars en fonds propres, et 13,8 milliards en investissements conjoints avec d’autres partenaires.   

Aussi important que soit le problème de l’insuffisance des fonds consacrés à la gestion durable des forêts, d’autres obstacles majeurs à cet objectif ont été signalés, notamment par la représentante de la Fondation Ford qui a cité l’incertitude sur la propriété foncière et le risque de conflit entre divers acteurs du domaine forestier.

D’autres voies ont été explorées pour faciliter la bonne gestion des forêts.  Ainsi, le délégué de la Malaisie a réclamé le transfert de technologies, tandis que son homologue de l’Union européenne a insisté sur la transparence et la bonne gouvernance pour garantir une bonne gestion des forêts.

Ce matin, le Forum sur les forêts a débattu de sa contribution au Forum politique de haut niveau sur le développement durable de 2018, dont le thème sera « Transformer nos sociétés pour les rendre viables et résilientes ».

Le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations du Département des affaires économiques et sociales (DAES), M. Thomas Gass, a indiqué que cette contribution sera particulièrement importante, compte tenu de l’examen approfondi de l’objectif 15 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, lequel porte sur la préservation et la restauration des écosystèmes terrestres.

Lors de la discussion qui a suivi, une vingtaine de délégations ont présenté leurs initiatives célébrant la Journée internationale des forêts qui a lieu chaque année le 21 mars.

Compte rendu de l'ONU

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