L’Instance permanente sur les questions autochtones a examiné, les voies et moyens de favoriser la participation des représentants des peuples autochtones aux travaux des Nations Unies, au cours d’une réunion qui a également été marquée par de nombreux appels quant à l’urgence de favoriser une prise de conscience nationale sur la nécessité d’entendre et de répondre aux attentes de ces communautés.
Depuis l’ouverture de la session, en début de semaine, de nombreuses délégations s’accordent sur la nécessité de permettre aux représentants et organisations autochtones de participer aux travaux de l’ONU qui traitent de questions les concernant, une participation que le Chef de la Division des peuples autochtones et minoritaires, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, a jugée « fondamentale ».
Ce matin, plusieurs représentants autochtones ont en outre proposé la création d’une nouvelle catégorie de société civile. Nommée « organisation non gouvernementale autochtone », celle-ci permettrait à ses membres de participer aux réunions de l’ONU, voir même, selon la représentante de « Indigenous Persons with Disabilities Global Network », de distribuer des documents et de coparrainer des résolutions.
M. Kai Sauer, un des quatre conseillers du Président de l’Assemblée générale sur les questions autochtones, a cité l’avancée majeure qu’a constituée la création, au cours de la présente session de l’Assemblée, de ces postes qui visent justement à favoriser la participation des autochtones aux débats de l’ONU.
Des exemples analogues ont aussi été présentés par le représentant de l’Union internationale pour la conservation de la nature qui a indiqué que l’UICN avait créé une nouvelle catégorie de membres à l’intention des peuples autochtones dans l’espoir de renforcer leur participation à ses travaux, tandis que le représentant de la Banque mondiale a fait savoir que les communautés autochtones avaient été une partie intégrante du processus qui a débouché sur l’adoption, en 2016 par cette institution, d’un nouveau cadre environnemental et social.
Si les représentants du Canada et de l’Afrique du Sud ont apporté leur appui « sans équivoques » à la participation des peuples autochtones aux travaux des Nations Unies, la représentante des États-Unis a toutefois souligné que l’ONU était avant tout une organisation intergouvernementale.
« Accorder aux peuples autochtones un statut spécifiqued’ONG autochtones » est une question complexe sur le plan légal et politique, a-t-elle prévenu, tout en appelant à respecter l’intégrité territoriale des États Membres. Son homologue de la Fédération de Russie a, de son côté, regretté l’absence d’information sur le niveau actuel de participation des autochtones aux travaux de l’ONU, faisant observer qu’il est dès lors difficile d’envisager comment établir un modèle effectif.
« C’est au niveau national que cela doit d’abord se jouer », a néanmoins insisté le Directeur général du Bureau du développement social au Ministère des affaires étrangères d’El Salvador, qui a cité la création, dans son pays, d’un Conseil national des peuples autochtones pour définir la vision de l’État sur cette question et mettre en œuvre les droits des peuples autochtones.
En écho à cette intervention plusieurs intervenants ont cité l’exécution de plans d’action, stratégies et autres mesures de portée nationale. Ainsi la représentante de la Commission des droits de l’homme des Philippines a annoncé la création d’un observatoire philippin des droits des peuples autochtones qui sera chargé de la collecte de données, de documenter l’application et l’usage du droit coutumier et d’identifier l’impact des politiques et programmes du Gouvernement sur les droits des peuples autochtones.
Cette journée de travaux a également été marquée par l’appel de M. Alexi Tsykarev, du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones, qui a demandé aux États Membres de prendre des mesures concernant le respect des langues et du patrimoine culturel autochtones, plusieurs organisations, dont la représentante de l’« International Indian Treaty Council », ayant dénoncé la lenteur et les difficultés rencontrées pour la restitution d’objets sacrés.
L’Instance était aussi saisie, d’un rapport sur la mise en œuvre du plan d’action des Nations Unies consacré aux peuples autochtones sollicitée dans le Document final de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de 2014, dite Conférence mondiale sur les peuples autochtones.
(6e séance) Instance permanente sur les questions autochtones
(7e séance) Instance permanente sur les questions autochtones
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