Les résultats, publiés dans la revue «Scientific Reports», révèlent de façon intéressante que la biodiversité des forêts tropicales ne garantit pas une quantité globale de carbone supérieure.
«Dans de nombreux écosystèmes, les sites abritant davantage d'espèces ont tendance à capturer plus de carbone. Mais il n'en va pas de même pour les forêts tropicales. La plupart des forêts tropicales possèdent déjà de nombreuses espèces, et il est possible qu'au-delà d'un certain point l'ajout d'espèces supplémentaires ne fasse aucune différence au niveau des stocks de carbone», a souligné le Dr Joey Talbot de l'Université de Leeds, co-auteur.
Au total, 200 000 arbres ont été mesurés dans le cadre de l'étude sur la base du diamètre et de l'identité de chacun dans un hectare donné (2,5 acres). Les forêts tropicales africaines ont stocké de grandes quantités de carbone, mais sont les moins diverses et l'Amazonie, qui présente une immense diversité d'espèces d'arbres, a tendance à stocker moins de carbone par hectare que les forêts d'Afrique et d'Asie.
Néanmoins, protéger les forêts tropicales présentant une grande biodiversité reste essentiel, à la fois pour assurer l'avenir de millions d'espèces, et pour tenir l'engagement mondial de maintenir les augmentations de la température bien en deçà de 2 degrés Celsius. Ces forêts sont potentiellement très sensibles au changement climatique, et leur sort est étroitement lié aux processus qui affecteront la vitesse du changement climatique mondial au cours du siècle présent.
«La magnifique diversité des forêts tropicales, avec leurs millions d'espèces végétales et animales, est une chose dont nous nous réjouissons à juste titre. Les forêts font désormais face à des changements climatiques rapides, donc préserver l'immense variété des formes de vie présentes pourrait faire une importante différence au niveau de leur capacité à s'adapter», a insisté le professeur Oliver Phillips de la Faculté de géographie de Leeds, directeur du réseau de surveillance de la forêt RAINFOR d'Amazonie, et co-auteur.
Ces découvertes nous offrent une image mondiale plus large de l'état actuel et de la trajectoire des forêts tropicales à mesure que la menace du changement climatique commence à se dévoiler. «Il est particulièrement important de maintenir ce carbone hors de l'atmosphère. Mais nous ne devons pas oublier que les forêts ne sont pas que quelques bâtons de carbone. Les utilisations de la communauté locale, la diversité des espèces, et les nombreuses autres valeurs des forêts devraient être prises en compte pour prévoir des stratégies de conservation adaptées pour le XXIe siècle. Se concentrer simplement sur le carbone n'est jamais suffisant», a averti le professeur Simon Lewis, également de la Faculté de géographie à Leeds, fondateur du réseau de surveillance forestière AfriTRON en Afrique et co-auteur.
Le projet T-FORCES s'achève officiellement en juin 2017 et vise à approfondir notre compréhension du rôle des forêts tropicales dans le cycle mondial du carbone, aujourd'hui et demain. Le projet a reçu près de 2 500 000 euros de financement du CER.
Source : CORDIS
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