Au centre de cette histoire: l'écorce d'un arbre.
Le Prunus africana " mieux connu sous le nom de Prunier d'Afrique " est un arbre remarquable. De la même famille que les roses, ce grand arbre tropical est aussi appelé "African stinkwood", en raison de son écorce âcre. On le trouve uniquement dans les forêts de montagne à haute valeur de conservation en Afrique et à Madagascar.
L'extrait de son écorce est utilisé comme plante médicinale contre l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), un agrandissement de la prostate qui affecte de nombreux hommes d'âge moyen dans le monde entier. Il existe désormais au moins 40 produits de marque utilisant l'extrait d'écorce du P. africana. En 1997, la valeur du commerce des préparations à base du P. africana a été estimée à 220 millions de dollars par an et pourrait même être plus élevée aujourd'hui. Au cours des 40 dernières années, la récolte d'écorces du P. africana est passée d'une utilisation de subsistance à une utilisation commerciale à grande échelle en raison du commerce international croissant.
Les préoccupations croissantes quant à la durabilité de la récolte d'écorces ont mené en 1995 à l'inscription du P. africana sur l'Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Douze ans plus tard, l'Union européenne a interdit l'importation d'écorces récoltées à l'état sauvage au Cameroun en raison de preuves accablantes de non-durabilité. Cependant, avec la pression du secteur privé et du gouvernement camerounais, l'interdiction a été levée en 2011 et des quotas ont été établis pour les principales régions productrices.
La justification de la levée de l'interdiction a principalement été basée sur le "Plan de gestion du Prunus", un rapport publié par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et commandé par le gouvernement camerounais, avec participation de plusieurs organismes de recherche, dont le Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR). Néanmoins, des scientifiques chevronnés du CIFOR, ainsi que le personnel d'un organisme donateur majeur, ont depuis lors exprimé leur inquiétude sur le fait que ce plan ne tient pas compte de l'écologie complexe de l'espèce et surestime le potentiel d'approvisionnement en écorce provenant de sources cultivées.
Source : Cifor
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