Il reste difficile de prévoir avec précision et
fiabilité les épisodes de pluies intenses. L'importance relative de deux
processus affectant la qualité de ces prévisions vient d'être
quantifiée par une équipe du Laboratoire d'aérologie (CNRS / Université
Toulouse III - Paul Sabatier). Les chercheurs montrent ainsi qu'il est
important de prendre en compte ces processus dans les événements où la
vitesse du vent est faible. Leurs résultats,qui viennent d'être publiés
en ligne sur le site de la revue Quaterly Journal of the Royal meteorological Society,
devraient contribuer à améliorer la prévision de ces événements qui
provoquent de façon récurrente d'importants dégâts particulièrement dans
le sud-est de la France.
Les pays du pourtour méditerranéen sont presque tous les ans
confrontés en automne à des épisodes de fortes pluies et à des crues
rapides qui mettent en danger les populations et peuvent occasionner de
très importants dommages matériels. Le sud-est de la France est
fréquemment affecté par ces épisodes qui résultent de la rencontre entre
le relief et les masses d'air encore chaudes et chargées d'humidité
provenant de la mer Méditerranée. Les prévisions météorologiques
permettent d'anticiper ces épisodes et d'émettre des bulletins d'alerte.
Toutefois, la simulation de leur évolution à différentes échelles de
temps reste limitée. A ce jour, il est encore difficile de prévoir avec
précision l'intensité et la localisation des précipitations, deux
paramètres qui conditionnent largement l'ampleur des inondations.
Les
chercheurs du CNRS et de l'Université Toulouse III - Paul Sabatier au
Laboratoire d'aérologie se sont intéressés à deux phénomènes qui jouent
un rôle crucial en météorologie : la micro-physique des hydrométéores
(pluie, neige, grésil)1 et la turbulence atmosphérique.
L'objectif était de déterminer l'importance relative de ces deux
processus sur la sensibilité des prévisions. Pour cela, les
scientifiques ont considéré cinq épisodes de pluies intenses, qui se
sont déroulés entre septembre 2010 et novembre 2011 dans le sud-est de
la France et pour lesquels ils disposent de données mesurées. Pour
chaque événement, des simulations d'ensemble ont été effectuées avec le
modèle atmosphérique de recherche Meso-NH2, en donnant plus ou moins d'importance à chacun des deux processus...