Par Jean-Yves MEYER, Dominique STRASBERG, Éric VIDAL, Hervé JOURDAN, César DELNATTE & Serge MULLER
Les îles tropicales de l’Outre-mer français, réparties dans 11 territoires situés dans trois océans (Atlantique, Indien et Pacifique), concentrent, sur des superficies terrestres restreintes, une diversité d'espèces et d'habitats exceptionnelle. Ces îles comptent en effet plus de 70% des 17 947 espèces végétales et animales endémiques françaises connues sur une superficie correspondant à seulement 4 % de celle du territoire français. Cette « méga-diversité » biologique engage la responsabilité de la France en matière d’études et de conservation de la biodiversité au plan international. Ce patrimoine naturel d’exception est de plus fortement menacé par les changements locaux et globaux d’origine anthropique (perte et dégradation des milieux naturels, invasions biologiques et changements climatiques) dont les impacts sont particulièrement exacerbés dans les écosystèmes insulaires, plus vulnérables à ces perturbations, et avec des nombres record d’espèces endémiques éteintes ou menacées de disparition. Ces enjeux justifient que des efforts particuliers de recherche dans les sciences de la conservation soient mis en place sur les espèces et les habitats. Des programmes de recherche dédiés à la biodiversité terrestre insulaire (incluant les eaux douces et saumâtres), davantage concertés entre chercheurs, gestionnaires et communautés locales insulaires, et entre les différents territoires aux enjeux similaires, devraient permettre de bâtir des stratégies communes et de démontrer la pertinence des enjeux de connaissance et de l’importance pour ces territoires insulaires ultramarins aux échelles nationale, régionale (biogéographique) et internationale.
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