Pendant 4 ans, l’équipe internationale de scientifiques a utilisé des données issues de satellites et des mesures in situ afin de mettre au point un outil baptisé le « Flux Engine ».
« Evaluer les flux de CO2 reste compliqué car cela repose sur des observations souvent très indirectes et des relations empiriques », explique Bertrand Chapron, chercheur à l’Ifremer et responsable de l’équipe de recherche Océanographie spatiale et Interface air-mer au sein de l'UMR LOPS. « On utilise des algorithmes qui vont prendre en compte des informations de différents capteurs, mesurant des paramètres aussi variés que la vitesse du vent, la température de surface de l’eau, la salinité ou la couleur de l’eau. Tout cela est difficile à traiter et nécessite une mise en cohérence de l’ensemble des paramètres pour parvenir à des résultats fiables. »
Le Flux Engine regroupe ainsi toutes les données disponibles et nécessaires à l’évaluation des flux de CO2, sur la base d’informations étalonnées et homogénéisées. C’est ce qui a permis de calculer les quantités de CO2 absorbées dans les mers du nord de l’Europe. Le Flux-Engine permet déjà de réaliser des estimations globales, et peut bénéficier régionalement, particulièrement pour les mers du nord de l'Europe, de réseaux de mesures in situ qui permettent de mieux caler et vérifier les paramètres restitués. « Cet outil très performant est désormais accessible en ligne, utilisable par les chercheurs de la communauté scientifique internationale. Ils peuvent y tester leurs propres algorithmes, comparer et mener des recherches plus poussées autour des flux de CO2 », ajoute Bertrand Chapron. « A terme, nous souhaitons fournir des cartes de référence des flux de CO2 de tous les océans à l’échelle mondiale, pour faciliter la compréhension du climat », souligne Bertrand Chapron. En revanche, beaucoup de questions restent encore sans réponse : « quel impact pour les zones arctiques, sur la couverture de glace ? »
Communiqué du CNRS
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