La COP21, qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, est l’occasion pour les scientifiques qui conduisent des recherches sur le changement climatique et ses impacts sur la biosphère, de faire entendre leur voix. Depuis dix-huit mois, le CNRS se mobilise et met sur le devant de la scène ses chercheurs qui, dans tous les champs disciplinaires, étudient la complexité des enjeux sociaux, sanitaires, économiques et environnementaux, liée à l’évolution nécessaire des modes de vie pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter aux changements. Leur quotidien ? Observer et comprendre climat et environnement, les éléments qui les structurent et leurs interactions, décrire et modéliser les écosystèmes, étudier l’évolution des sociétés et des activités humaines en interaction avec les changements climatiques et globaux. Unissant leurs connaissances au sein du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), les chercheurs ont mis en évidence le rôle des activités humaines dans l’augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre. L’accroissement des émissions de gaz à effet de serre a un impact direct sur le réchauffement de l’atmosphère. Ce dernier a des conséquences directement observables dans certaines régions avec la fonte des glaces au niveau des pôles ou des glaciers de montagne et un impact fort sur la stabilité des écosystèmes et les conditions de vie des populations. Par ailleurs, la montée progressive du niveau de la mer engendre des phénomènes d’érosion littorale et des migrations de population. Des phénomènes météorologiques extrêmes, tels les cyclones ou les fortes précipitations, deviennent plus intenses et frappent de nouvelles régions du monde. Certaines espèces végétales ou animales pâtissent des changements climatiques, développent des résistances ou colonisent parfois de nouveaux territoires. Les scientifiques du CNRS ne restent pas impuissants face à de tels constats. Ils proposent des technologies et des innovations qui favorisent l’efficacité et la sobriété énergétiques, une architecture adaptée et un urbanisme plus durable, et ils imaginent des systèmes productifs alternatifs.Ils développent par ailleurs des outils de prévention et des dispositifs d’adaptation aux événements extrêmes et restaurent les fonctionnalités écologiques des milieux naturels (filtration, stockage du carbone…). Enfin, ils informent et sensibilisent les populations et les acteurs du territoire sur leurs observations et les solutions qu’ils proposent pour faire face aux changements climatiques. Seront-ils entendus ?
Pascale Delecluse, directrice de l’Institut national des sciences de l’Univers (Insu) et
Stéphanie Thiébault, directrice de l’Institut écologie et environnement (Inee).
Journal du CNRS
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